La question des appartenances - LA NUIT DES IDEES - Entrée libre
Par Hafid HAMDI CHERIF, philosophe
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La question des appartenances
Aujourd’hui, à l’heure de l’économie globale et de la circulation généralisée, les centres d’intérêts autant que les problématiques se déplacent du socio-économique vers le culturel. Après les catégories socio professionnelles ou les classes sociales, c’est le temps du culturalisme et de l’anthropologie culturelle. Et dans ce monde où tout se délocalise, la demande de racines se fait de plus en plus forte. Plus le monde se connecte, plus on cherche à se déconnecter. Plus les frontières sont traversées, plus il s’en crée de nouvelles (symboliques). Cette non contemporanéité et ce refus du présent, cette passion fétichiste d’un passé mythique, sont un peu l’envers de la mondialité présente, son autre qu’elle porte inéluctablement en elle. Et en somme, ce qui apparemment se mondialise le plus, c’est la résistance à la mondialité, par toutes les formes de repli sur soi dont notamment celle du supposé « retour du religieux ». Ce repli identitaire en appelle à des formes ethno culturelles et quasi raciales et l’appel aux racines signe un retour sensible vers les appartenances premières. Dans un monde en continuel bouleversement le passé, notamment sous sa forme religieuse, représente un réservoir de ressources sociales et de sens difficiles à concurrencer dans ces vastes mouvements de recompositions identitaires et fait contrepoids aux incertitudes du monde profane.
